La musique en Algérie est un immense répertoire constitué d’une riche diversité de style et d’instruments musicaux, ses racines remontent à plus de six mille ans. Au site archéologique TIN KEBRAN au Nord Est de Tamanrasset on retrouve l’image du plus ancien instrument musicale à cordes « al-oud ou le luth » ; on retrouve aussi à Djanet au sud d’Illizi la plus ancienne musique collective ou champ de groupe, il s’agit de « Sbibah » qui remonte au XIIIe siècle avant JC.
La musique algérienne s’illustre avant tout par sa diversité. Comme tout ce qui a trait aux aspects culturels en Algérie, elle n’a pas échappé aux influences qu’ont pu exercer les différentes civilisations qui se sont succédé sur son territoire. De la dynastie Rostomide et Fatimide, à celle des Zianides et arrivant à l'autorité Ottoman, l’Algérie a exercé sa musique officielle et populaire, tout en préservant son héritage de musique classique appeler « musique andalouse » implantée par les Andalous exilés en Afrique du Nord après la chute de l’ultime royaume de Grenade, en 1492.
La musique en Algérie a été aussi un moyen de motivation lors de l’époque coloniale, cela se reflète dans les poèmes chantés au temps de l’Emir Abdelkader et les révolutions subséquentes jusqu’à l’indépendance en 1962.
Depuis le début des années 1970, la musique algérienne s'est diversifiée au contact de la culture occidentale et orientale, c'est comme ça que l'on a vu apparaître en Algérie de la variété (tendance occidentale et tendance orientale), le rock, le rap ou encore le reggae.
Les genres musicaux :
La Musique arabo-andalouse ou musique classique algérienne :
Cette musique, d’expression arabe classique, est représentée en Algérie à travers trois écoles : le Ghernati de Tlemcen, le Ça’naa d’Alger et le Malouf de Constantine.
Parmi les grands maîtres de cette musique se nomment : cheikh Mohammed Sfindja (émergé au sein de l'année 1880),Cheikh Larbi Bensari (qui a représenté l’Algérie au premier congrès de musique arabe tenu au Caire en 1932), son fils Redouane Bensari, Abdelkrim Dali, Dahmane Ben Achour, Cheikha Tetma, Fadhéla Dziria, El Hadj Ghaffour, Mohamed Khaznadji, Saddek el Bedjaoui, Sid Ahmed Serri, et Mahieddine Bachtarzi.
La Musique Haouzi :
Le Haouzi est une variante poético-musicale de la musique arabo-andalouse qui a fait son apparition dans la ville de Tlémcen en Algérie. Contrairement à la musique andalouse qui utilise l’arabe classique, le Haouzi est interprété dans une poésie dialectale imprégnée du langage populaire.
Parmi les grands maîtres de cette musique se nomment : Ahmed Triki, Saïd al-Mandassi, M’barek Bouletbag, Mohamed Benmsaib, Mohamed Bendebbah et Boumédiène Bensalha.
La Musique Malouf :
Le mot Malouf vient du mot arabe Maalouf qui signifie « habitué à la tradition » ou « fidèle à la tradition ». La musique Malouf est une variante héritière de la musique andalouse.
Parmi les grands noms de la musique Malouf on cite : Cheikh Raymond, El Hadj Mohamed Tahar El Fergani, Toufik Bestandji, Simone Tamar, Hamid Bennani et Dib el Ayachi.
La Musique Chaâbi :
Le Chaâbi est une musique citadine né dans la Casbah d’Alger au début du XXe siècle et qui signifie « populaire » en arabe. Ce genre musical était connu sous le nom du Medh avant qu’il soit baptisé « Chaâbi » par le musicologue Safir El Boudali.
Cheikh Nador est le premier précurseur de cette musique, il lance le maître et le créateur du Chaâbi algérien El Hadj M’hamed El Anka qui « a été indiscutablement le pionnier de cet art «chaâbi». Il en a posé les bases fondamentales en révélant les premiers textes et créa une tradition dans la composition de l’orchestre »*.
« Le chaâbi s’apprécie comme le jazz puisqu’il est ouvert à l’improvisation. A ce titre, la palme d’or revient à Amar ezzahi, de ses rythmes et de ses inflexions vocales. C’est lui qui a élargi le plus le champ du chaâbi par l’apport de textes inédits et qu’il met à jour d’une prestation à une autre »*.
« El Hadj el hachemi guerrouabi est passé du théâtre à la chanson avec brio et se canalisait surtout dans le Haouzi et l’aâroubi. Adepte de feu El Hadj mrizek, il fut le sinatra de la chanson chaâbi »*.
Il existe d’autres interprètes du chaâbi, à citer : Cheikh Hasnaoui, El Kobbi, Boudjemâa El Ankis, El Badji et Dahmane El Harrachi.
* Source : Le Châabi dans la langue de voltaire.-Rachid MESSAOUDI.-Alger: ed. Thala, 2010.
La Musique Chaoui :
La musique chaoui est un genre musical algérien qui caractérise la région des Aurès. Elle est interprétée en chaoui, le berbère de la région des Aurès. Aissa Jermouni et Ali Khencheli sont les premiers chanteurs Aurassiens à avoir connu un succès international.
De son coté, la femme chaouie a brillé dans se genre de musique, avec les chansons de Thelja, Beggar Hadda et Zoulikha.
La Musique Kabyle :
La musique kabyle est une musique berbère traditionnelle issue de la tradition orale qui dérive en partie de l'achewiq.
Parmi les maîtres qui ont façonné la musique kabyle on cite Slimane Azem, Cheikh El Hesnaoui, Akli Yehyathen, Hssissen, Cherif Kheddam, Cherifa et Nouara.
La Musique Staïfi :
La musique sétifienne est interprétée sur un rythme Zendali originaire de Constantine et sur un accompagnement présent du clavier.
Parmi les figures artistiques les plus connues de la musique Staïfi, on cite : Samir Staifi, Bekhachi El Khiere et Nouredine Staifi.
La Musique Bédoui :
La musique Bédoui est fondée sur le Bendir et la Gesba. Parmi ses interprètes citons à titre non exhaustif : Cheikh Hamada, Cheikh El Madani, Ahmed Khelifi, Abdelhamid Ababsa, Menai Ahmed, Rabah Driassa, Nora,…
La Musique Terguie :
La musique Terguie est un genre traditionnel des Touareg du sud-est algérien. Elle est chantée généralement en Tergui et en Arabe dialectal par une soliste et un ensemble vocal.
Othman Bali est le chanteur qui avait le plus contribué à faire découvrir ce genre musical au public algérien et international.
La Musique Gnawi :
Style traditionnel du sud-ouest algérien d'expression Chelhi et arabe dialectal. Il s'agit d'une musique ancestrale importée de l'Afrique sub-saharienne vers le Maghreb, on la retrouve d’ailleurs dans des pays tels que le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Egypte et le Soudan.
En Algérie, il est appelé Diwane ou Diwane-Gnawa. Parmi ces interprètes, on cite Hesna El Becharia, Gaâda Diwane Béchar et Diwane Biskra.
La Musique Raï :
La musique Raï est un genre musical algérien né au début du XXe siècle autour d’Oran, ou fut organisé le premier festival du Raï en 1985, elle est le premier et le seul genre de musique algérienne et arabe à avoir gagner la scène internationale en un temps record.
Parmi ces interprètes l’on peut cité : Cheikh Khaldi, Cheikh Hamada et Cheikha Rimiti, interprètes du Raï traditionnel aux années 1920 ; apparaît par la suite autours des année 1980-1990 le Rai moderne interprété par Cheb Hasni, Cheb Khaled, Cheba Fadela, Cheb Sahraoui, Cheb Mami, Chaba Zahouania et le groupe Raïna Raï.
La Musique orientale :
Principaux interprêtes : Warda el Djazaïria, Fella Ababsa et Amel Wahbi
Variétés occidentales :
Principaux interprêtes : Baaziz, Hocine Lasnami, Triana d'Alger.
Le Rap algérien :
Le rap est né en Algérie en 1985 avec un premier titre enregistré par Hamidou, Jawla Fe Lil ; il est interprété dans différentes langues : arabe, kabyle, français et anglais.
Les premiers groupes de rap algérien naissent au début des années 90 à l’image de Hamma Boys, Intik, MBS (Micro Brise le Silence) TOX (Theory Of Xistence) et Lotfi Double Kanon.
* il existe en Algérie une variété de musique tamazight. S’ajoute à la musique Chaoui et Kabyle Erahaba au Aurès, l'Achewiq et l’Imedahen chez les Zouaoua, l’Ahelil à Adrar, El Hidous à Bechar, Takouka à Ouergla, le style Hassani à Tindouf et le Tindi et Sbibah au Hoggar et Tassili. Ce genre de musique est généralement pratiqué en groupe.